Ma mère, cette emmerdeuse que j'adorais

31 août 2020 | commentaire(s) |

Gilles Tornay

Tout (enfin presque) ce que vous n’avez pas pu lire de l’entretien avec Alain Morisod dans l’édition papier du magazine GM Mag. Artiste et musicien parmi les plus populaires du pays, Alain Morisod nous dit ici ce qu’il doit à sa mère et à son père. Et parle aussi de la longévité, de la chance et du talent. Non sans nous confier son amitié pour la Suisse alémanique et ses artistes.

Ce qu'Alain doit à sa mère

Ma mère, elle était formidable. Elle avait peur qu’on tourne mal et qu’on dise c’est la faute de la maman, alors avec mon frère et moi elle a serré les boulons et ça s’est bien passé. Elle a vécu jusqu’à l’âge de 90 ans, elle habitait pas loin d’ici, quand j’étais là j’allais la voir pratiquement tous les jours. Je dis tout le temps qu’elle a été une grande emmerdeuse, mais je l’adorais.

Et à son père

Tout. Ma ligne de vie. Il n’avait pas fait beaucoup d’études mais ne faisait pas une faute en écrivant. Venu du Valais à Genève à la fin de la Première Guerre Mondiale, il était boucher, ici à Genève. Il a eu la chance, mon petit papa, de ne pas connaître la concurrence des grandes surfaces, puisqu’il est parti avant, en 1958. il a été un type profondément honnête, un homme de valeurs. J’avais neuf ans quand je l’ai perdu, mais j’ai souvent dans l’idée que j’aimerais qu’il soit fier de moi. Au moment de prendre telle ou telle décision, je me dis: Ah non, je suis sûr en fait que ça ne lui plairait pas.

Son regard sur le succès

Comment faire pour durer en tant qu'artiste?

Le talent ne suffit pas, la chance non plus. C’est un mélange. Mais la chance c’est quoi? La bonne étoile? La croyance? Le bon moment? La bonne rencontre? Moi je crois surtout aux bonnes rencontres. Les gens que vous rencontrez sur votre route, ils peuvent vous ouvrir une porte, c’est eux qui ont la clé. Ce métier est complètement imprévisible. Vous pouvez être le plus fort, c’est quatre ou cinq disques extraordinaires, et un jour ce n’est plus vous. Ce n’est plus votre tour.

Et le Röstigraben, dans tout ça?

La Suisse alémanique, c’est le complément indispensable pour faire la Suisse. Il n’y a malheureusement pas beaucoup de perméabilité entre les régions sur le plan artistique. Mais je reçois régulièrement des artistes alémaniques dans mon émission. La Suisse alémanique est aussi belle et aussi vraie que la Suisse romande. J’aime la diversité suisse, ce pays me plaît comme il est. Une fille comme Melanie Oesch, c’est un miracle, un véritable OVNI dans la musique folklorique suisse. Elle est extraordinaire, elle chante super bien, elle est jolie et elle fait l’unanimité chez les Romands. On pourrait aussi citer Golä, un artiste qui ne ressemble à personne, il a un charisme incroyable et il est aussi venu chez moi. Et le groupe Gothard, qui est incontournable. J’aime aussi beaucoup Francine Jordi, elle chante si bien c’est vraiment de la vraie variété, du Schlager comme on dit en Suisse alémanique.

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